Suis-je un mâle? Suis-je un vrai gars? Je me pose la question, car dernièrement plusieurs filles m’ont fait remarquer mon petit côté féminin/bébé lala très développé.
Je crois qu’un gars reste un gars lorsqu’il est entre chums. Je suis si viril lorsque je suis avec ma meute de tannants, mais dès que je suis seul ou avec une fille, mon comportement change littéralement. Je deviens une fillette. Dans ma tête, je demeure un super mâle alpha, je suis Bruce Willis, mais les actions que je pose me trahissent. Je me mens à moi-même. Je m’explique.
Pour commencer, un gars, c’est un enfant, mais avec du pouelle! Bin du pouelle! Hier soir, comme un petit gamin, j’ai réécouté pour la cinquième fois le même film : «The wolf of Wall Street» de Martin Scorsese. J’adore ce film. Aujourd’hui, je me rends au Café Morgane afin de travailler un peu sur mes textes. J’ai encore le personnage de Jordan Belfort en tête. Je porte des vieux cotons ouatés noirs, un t-shirt trop grand vert laid et un hood gris qui a du vécu. Je mérite clairement une contravention de style. Je suis tout le contraire du beau Léonardo DiCaprio. Par contre, je conserve ma virilité parce qu’un gars ça se fout bien de comment il est habillé lorsqu’il travaille sur ses textes dans un café. Dès que je franchis la porte, avec ma vision périphérique Wayne Gretzky, j’ai déjà fait un top 5 des jolies filles de la place. Ça c’est mâle. Et là, je tombe littéralement en amour. Mon cœur se met à avoir chaud. Je l’aperçois au loin, la plus belle fille que j’ai vue de toute ma vie… aujourd’hui 😉 Elle dégage le bonheur. Nos regards se croisent et du même coup, je regrette vraiment mon choix vestimentaire du moment. Bye bye gars, je vous présente fillette. Je me dirige donc directement vers les toilettes telle une vraie de vraie fille pour regarder ce que j’ai l’air dans le miroir. Ma priorité numéro un n’est plus l’écriture, mais bien de me « poupouner ». Après m’avoir convaincu pendant un bon deux minutes que les femmes préfèrent les gars relaxes qui se foutent bien de quoi ils ont l’air, je sors de la toilette. Je cherche une table disponible près de ma nouvelle amoureuse afin qu’on puisse se faire des petits regards mielleux, même si je sais pertinemment que je ne lui adresserai aucunement la parole et que je lui ferai tellement pas de regards mielleux. Bingo! Une banquette se libère juste en face d’elle. De plus, on dirait qu’elle aussi se fout bien de comment elle s’habille, mais la différence entre elle et moi, c’est qu’elle est magnifique. Maudit que ça lui fait bien être mal habillée. Je m’installe confortablement dans ma banquette tout en conservant mon hood gris même s’il fait 1000 degrés. Mont t-shirt ne passe vraiment pas le test de la séduction. J’ai un premier vrai eye contact avec ma dulcinée, tout baigne dans le pouding. J’ai quasiment le goût d’y envoyer deux petits cups de lait à café à sa table et de les boire en shooters en lui faisant un petit clin d’œil on the side! En tout cas, dans mon petit monde imaginaire, ça marche et elle vient me frencher. C’est tellement plus facile de cruiser en gang. Je suis tellement plus mâle et plus confiant avec mes chums de gars. J’ouvre finalement mon laptop et je m’installe. Comme un enfant, je me laisse facilement déconcentrer. Et comme une fille, j’aime écouter les conversations des autres. Les gars en arrière de moi parlent d’hockey et connaissent clairement rien à ce sport. Ils veulent échanger Carey Price pendant qu’il est encore temps. J’ai failli me lever et leur faire chacun un powerbomb. Je vais me commander un deuxième café et à mon retour, il y a un gars assis avec ma girl! Le tabar$%#! Je le juge de la tête au pied comme une fille et comme un enfant, un jouet devient beaucoup plus attrayant lorsqu’un autre enfant joue avec. Après quelques minutes d’espionnage, je me convaincs qu’il s’agit juste d’un ami et qu’il est venu lui jaser de ses travaux scolaires.
Pour conclure, ça fait une heure et demie que je suis au café, je n’ai rien de fait et je n’ai surtout pas abordé la fille de mes rêves. Et pour répondre à ma question, je ne suis clairement pas un mâle alpha. Je suis mi-homme, mi- femme. Je m’accepte désormais en tant qu’ homme possédant un côté féminin très développé et ayant un âge mental d’un enfant de 10 ans. Bref, je suis un peu comme le Loup de Wall Street, plus à l’aise, plus homme et plus fort en meute… Sans la belle gueule, l’argent, la fougue et la confiance en soi. En fait, aujourd’hui, je suis le rejet de la meute. Je suis le loup de Repentigny.